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Les Graineurs
- luluezaza
- 2 juil.
- 3 min de lecture
Conte pour ceux qui aiment au point de faire pousser la vie… Autrement.
"Dans un monde de lumière feutrée,
entre deux souffles de brume et un battement d’étoile,
vivait Myra.
Myra avait un don sacré.
Dans son cœur, il y avait des graines.
Pas des graines de légumes,
ni même de celles dont naissent les fées.
Des graines d’amour. Des graines de vie.
Des graines qui faisaient grandir les sourires,
fleurir les gestes simples, pansaient les blessures,
et multipliaient l’amour dans les gestes du quotidien.
Elle en semait partout :
dans les regards sincères, dans la terre des liens,
dans les plats mijotés, dans les gestes tendres,
dans le vent des silences et des chansons partagés .
Myra aimait avec tout ce qu’elle était.
Et elle donnait. Encore. Et encore.
Parce qu’elle aimait comme ça.
Un jour, elle rencontra Saul.
Un être fiable. Présent.
Qui, lui aussi, donnait beaucoup.
Un homme de feu doux, qui aimait veiller sur les siens.
Dans ses yeux, se dessinait l’ombre d’une forêt ancienne.
Une terre profonde…
Lui, il ne portait pas de graines.
Mais il offrait l’abri. La prévoyance.
Un sentiment de paix rare.
Et entre eux, les racines se sont reconnues.
Ils se sont liés. Reliés.
Ils se sont souvenus.
Leur alliance fut une évidence.
Et entre leurs mains enlacées naquit une semence singulière.
Pas née d’un projet
mais d’un amour vibrant.
Une graine d’union.
Un fruit en germe.
Un possible.
Myra sentit en elle le désir de la planter.
De faire pousser quelque chose d’eux.
Un arbre. Un prolongement. Une branche nouvelle.
Mais Saul, avec douceur, posa sa main sur la sienne et dit :
« Ma terre est refermée, Myra.
Pas stérile. Pas blessée.
Mais mon jardin clos.
Il n’y a plus de place pour de nouvelles pousses.
Ce n’est pas un rejet. C’est un mystère.
Un choix passé, peut-être. Une limite. »
Il n’en dit pas plus.
Et Myra n’en demanda pas davantage.
Il n'y avait pas de place.
Elle ne put planter la graine.
Mais elle ne put l’abandonner.
Elle la garda dans ses mains,
puis dans ses gestes,
puis dans leurs pas.
Et ensemble, ils l’ont déposée autrement.
Sur leur table soigneusement dressée,
Dans leurs draps parfumés.
Dans la tendresse des jours ensoleillés.
Dans la chaleur des veillées au coin du feu.
Dans les branches d’un quotidien partagé.
Dans les feuilles de leurs passions,
dans la sève de leurs engagements,
dans tout ce qu’ils bâtissaient ensemble, pas à pas.
Et leur graine, doucement, s’est mise à rayonner.
Pas en donnant un fruit.
Mais en tissant une lumière discrète,
enracinée dans le cœur.
Depuis, on les appelle les Graineurs.
Pas des parents.
Mais des êtres qui sèment l’amour qui engendre la vie — autrement.
Et ceux qui croisent leur chemin sentent parfois en eux un frémissement nouveau.
Comme une branche prête à éclore.
Une sève qui se remet à monter.
Un désir d’aimer plus vaste, plus libre, plus vrai.
Myra n’a pas fait grandir de fruit avec Saul.
Mais ses racines, entremêlées à celles de Saul,
sont devenues des racines de lumière.
Myra continue d’aimer,
semant sur son chemin ses graines enchantées…
Et avec Saul, main dans la main,
ils continuent de faire éclore la graine issue de leur amour.
Dans les cœurs, dans les regards, et dans les âmes capables de reconnaître,
les fruits des arbres invisibles."
Et vous… à quel moment avez-vous été Graineurs ?
Il existe des couples sans enfants.
Par choix, par circonstances, ou par mystère.
Des unions qui n’ont pas fait naître de lignée…
Mais qui ont semé autre chose.
Des liens. Des gestes. Des mémoires.
De l’amour en action. Des graines de lumière.
J’ai écrit ce conte pour eux.
Pour celles et ceux qui sèment autrement.
Pour les amours stériles en apparence, mais fertiles en profondeur.
Pour les mains jointes qui n’ont pas porté de berceaux,
mais ont porté le monde autrement.
Et vous…
Qu’avez-vous fait grandir ensemble, même sans enfant ?
À quels endroits de votre vie avez-vous semé de l’amour ?
De quelle manière êtes-vous, vous aussi,
des Graineurs ?
Je serai honorée de lire vos graines.
Lucie
Accompagnement humain entre terre et ciel
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